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Rapport : 1 million 160 mille familles tunisiennes exclues du système bancaire

Rapport : 1 million 160 mille familles tunisiennes exclues du système bancaire

Rares sont les recherches qui se sont intéressées au phénomène de l’exclusion financière et bancaire en Tunisie. L’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) a élaboré un rapport pour étudier ce fait .

Le rapport s’est basé sur des approches statistiques variées pour cerner l’exclusion bancaire à l’échelle régionale et nationale à travers une batterie d’indices composites afin d’élaborer des recommandations.

L’IACE a indiqué dans son rapport dévoilé en 2017, que l’inclusion financière est faible à l’échelle nationale avec un indice composite (IFI-N) égal à 0,284. Cette situation est expliquée par la faiblesse du score du sous-indice de disponibilité de services financiers (0,275), bien que les sous-indices d’usage relatifs aux services bancaires soient jugés « moyens à modérés » avec des scores respectifs de (0,319) et (0,476).

Ainsi et compte tenu des résultats du dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2014, qui fait état que le nombre des familles est de 2.712.976, le nombre total des familles qui sont totalement privés de services bancaires s’élève à 1 million 160 milles.

Il est important de préciser qu’on entend par l’exclusion financière et bancaire, un processus par lequel une personne fait face à des problèmes pour bénéficier de services et produits financiers et/ou bancaires répondant à ses besoins pour mener une vie sociale habituelle.

Pour une large frange d’économistes, l’accès des familles aux services financiers et bancaire est, une préoccupation particulière en raison de ses suites économiques et sociales menant à l’exclusion ou la marginalisation, la stigmatisation, la consécration de la pauvreté et au creusement des inégalités.

Les pouvoirs publics censés faciliter l’accès aux produits et services financiers et bancaires à travers des politiques appropriées, ne font pas assez pour changer une réglementation inadaptée renforçant l’exclusion.

Deux facteurs principaux peuvent être présentés, à ce titre, à savoir les coûts du crédit et les exigences souvent liées aux garanties. Les coûts du crédit tiennent aux conditions tarifaires et aux coûts des commissions des établissements financiers qui affichent une hausse de 65% depuis 2013.

Quant à l’exclusion par les exigences de garanties et malgré les niveaux assez élevés des taux d’intérêt (12 à 15%), la plupart des clients sont disposés à les supporter. Théoriquement, les garanties diminuent la probabilité de défaut de l’emprunteur. Mais en réalité, elles constituent une véritable contrainte à l’accès au crédit puisque le taux de la garantie en Tunisie dépasse le montant du crédit de 180%, en moyenne.

Une réflexion profonde incluant aspects réglementaires et institutionnels doit être menée pour arrêter l’exclusion bancaire des familles en Tunisie.

 

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