Le rythme de la hausse des prix des voitures d’occasion en Tunisie s’accélère, avec la demande croissante en raison du manque d’approvisionnement en voitures neuves, à cause d’une perturbation qui affecte les chaînes d’approvisionnement mondiales, ainsi que la baisse du pouvoir d’achat, dont les habitudes ont changé en raison de la crise économique dans le pays et des répercussions de la pandémie du Covid-19.
Le marché automobile en Tunisie subit la crise mondiale des semi-conducteurs, qui a provoqué une baisse des livraisons des constructeurs automobiles dans le monde et l’incapacité des concessionnaires à répondre aux demandes du marché local, qui a fait du « marché des voitures d’occasion » une alternative.
Cependant, les prix des véhicules d’occasion choquent les acheteurs, qui se plaignent d’augmentations record, ainsi que d’une pénurie de l’offre, en particulier les véhicules de tourisme de petite taille qui sont très appréciés des Tunisiens.
Les voitures d’occasion animent un marché actif ainsi que de nombreuses activités commerciales connexes, telles que le commerce de pièces de rechange et des accessoires automobiles.
Des prix record
Certains observateurs soulignent que la hausse des prix frôle 20% en un an, suite à l’augmentation des prix des voitures neuves. On s’attend à ce que les prix des voitures d’occasion continuent d’augmenter dans les mois à venir, surtout après la nouvelle loi de finances.
Entre 60 000 et 70 000 voitures neuves sont importées chaque année par les concessionnaires, en plus de la vente d’environ 20 000 voitures sur le marché d’occasion, selon les estimations.
Le commerce de voitures d’occasion est une activité économique qui fait vivre des milliers de Tunisiens qui travaillent dans des marchés tenus par des municipalités ou dans des showrooms de voitures d’occasion, ainsi que des intermédiaires qui travaillent à travers des pages spécialisées sur les réseaux sociaux.
Le marché de Mourouj dans la capitale, Tunis, et le marché de Médenine, dans le sud du pays, sont parmi les plus grands marchés de véhicules d’occasion.
À la fin de l’année dernière, 2021, la Chambre des concessionnaires automobiles a demandé au gouvernement de réduire les taxes sur les voitures afin de réduire l’augmentation des prix des voitures neuves, en vain.
Pénurie mondiale d’approvisionnement
Ibrahim Dabbach, président de la Chambre nationale des concessionnaires et constructeurs automobiles, s’attend à ce que les nouveaux véhicules enregistrent une augmentation des prix comprise entre 3% et 5% au cours de l’année en cours, indiquant dans un communiqué que cette augmentation est due au manque d’approvisionnement mondial.
La crise mondiale des semi-conducteurs, qui a durement touché les entreprises américaines et européennes notamment, pousse le marché tunisien vers les voitures asiatiques, dont la part des ventes s’est élargie à plus de 50%, avec des marques chinoises et sud-coréennes qui sont parmi les cinq premières places du classement des ventes jusqu’à fin août dernier.
Selon la Chambre nationale des concessionnaires et constructeurs automobiles, ces marques devançaient les entreprises européennes qui s’accaparaient pendant des décennies une grande part du marché tunisien.
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